14h30, cela faisait quelques minutes que je me demandais ce qui pouvait bien pousser Sasha (mon chat) à faire les 100 pattes devant la porte d'entrée et à manifester une telle envie de sortir alors qu'il pleuvait comme vache qui pisse !
Trop absorbée par ce que je faisais, je n'entendais pas ce qui se passait derrière la porte... mais Sasha, oui ! Il faut que tu ailles voir, chuchotta ma petite voix.
Plus j'approchais de la porte, plus j'entendais des petits cris... mais à quoi correspondent-ils, à qui appartiennent-ils ?
Pour le savoir une seule solution : ouvrir la porte. C'est donc ce que je fis, d'abord légèrement juste histoire de jeter un coup d'oeil sous le auvent (sait-on jamais), ensuite j'entrepris de sortir, le regard à l'affût d'un éventuel danger (comme si Godzilla s'était planqué derrière un arbre !) Rien... je ne vis rien... je suis myope comme une taupe mais, tout de même, ces petits cris ne pouvaient pas venir du village d'à-côté ! Je fis demi-tour pour regagner ma tannière lorsque mon regard se posa enfin sur cette boule de plumes, campée sur ses fragiles petites pattes, qui n'avait de cesse de crier son désespoir. Une proie idéale pour tous les chats du quartier !
Ni une ni deux, je le pris délicatement, l'installa en vitesse dans une caisse à l'abri dans le garage et d'instinct (ai du être oiseau dans une autre vie) je me mis à préparer une panade à base de graines et d'eau. Il a l'air d'aimer ça, le goinfre ! Juste que je ne le trouvais pas très bien installé, perdu dans sa grande caisse. Je suis allée chercher le nid vide que j'avais trouvé dans le jardin, il y a quelque temps, et que j'avais mis de côté pour une future déco. Voilà qui tombait à pic. J'ai placé l'oisillon dans le nid autour duquel j'ai mis de l'essuie-tout pour le tenir au chaud. Il semblait se croire chez lui, ça devait être le pavlov's bird, qui sait ?
Rassurée, j'entrepris de faire des recherches sur le net... 1ère étape : de quel oisillon sagissait-il ? Un peu gros pour être une mésange ou un moineau... ah, peut-être un merle ? Gagné, le résultat en images de ma recherche "oisillon merle" correspond à 100% à la petite boule de plumes qui piaille dans le garage ! 2ème étape : que faire ? Toujours à taper sur mon clavier, je trouve un forum de discussion des premiers soins aux oisillons... tu parles, le forum en question transpirait la bêtise humaine... entre lancer l'oisillon en l'air pour savoir si il vole ou le laisser "crever" parce qu'une vraie calamité pour les cerisiers, les merles (!)... j'en passe et des moins bonnes !
Au diable les forums, je tape sur mon clavier "centre pour oiseaux", consulte un site truffé d'excellents conseils à savoir que si l'oisillon ne vole pas, il doit être mis en couveuse et être nourrit tous les 1/4 d'heure... et oui, c'est un boulot être parents merle ! J'ai donc opté pour leur amener l'oisillon en fin de journée.
J'ai donc pris à coeur mon rôle d'interimerle jusqu'à 18h30, heure à laquelle j'ai remis l'oisillon entre de meilleures mains que les miennes, à Birds Bay (centre de revalidation pour la faune sauvage).
Un seul mot pour terminer ce billet : merci à ma petite voix !