Mouton de Panurge !

Le mouton étant réputé pour être un animal faible et peu intelligent, on emploie aujourd’hui cette expression pour désigner une personne qui se plie à un règlement sans réfléchir à son bien fondé. Se comporter comme des moutons de Panurge, c'est faire la même chose que les autres, suivre une mode, se conformer à une idée dominante, en éliminant tout sens critique.

Je sens poindre des « ça y est, ça faisait un moment qu’on l’attendait…! »

En dehors du cours de compta, l’établissement dans lequel j’ai choisi de m’enfermer le temps d’un apprentissage s’est mis en tête de nous donner des cours de communication, l’un dirigé vers la création d’un CV et son acolyte la lettre d’accompagnement, l’autre dirigé vers… ben justement, j’en sais rien !

Ces cours sont donnés par 2 « speciwoman » qui sont, somme toutes, des personnes sympathiques.

Ces cours ont donc pour objectif de nous aider à communiquer, nous futurs employés à la comptabilité, avec les clients tant au téléphone qu’en face à face (terme à la mode).

Pour ce qui est du cours concernant le CV, nous avons appris que ce dernier a pour rôle de mettre en valeur ce que nous avons réussi, les traits de notre personnalité et ce que nous pensons apporter à l’entreprise. Il représente donc ce que nous sommes (savoir être), ce que pouvons faire (savoir-faire) et ce que nous voulons faire (motivation et objectif). Le CV doit donc se démarquer par rapport à celui des autres candidats, attirer l’attention et éveiller la curiosité.

Après quelques suggestions émises par cette speciwoman, me voilà armée d’un CV qui me ressemble, le but escompté est donc atteint. Quant à savoir si j’éveillerai la curiosité de mon futur employeur, on verra plus tard.

L’autre cours dont je n’arrive toujours pas à définir l’objectif et ce qu’il pourrait m’apporter personnellement, m’a tout l’air d’être une sorte de lavage de cerveau et reformatage au bon vouloir et espérances de la formatrice en question que je nommerai, pour ne pas citer son nom, Me « es » Comm.

Le cours est orienté de la manière suivante :

- « La réception téléphonique joue un rôle stratégique ». A savoir que quand nous sommes au travail et que le téléphone sonne, il ne faut pas répondre « allo, c’est qui ? c’est pour quoi ? ». Non il vaut mieux répondre : « Littlefox & Co, bonjour, que puis-je faire pour vous aider ? etc. » Il fallait le préciser !

- Que pour communiquer il faut impérativement un « émetteur » et un « récepteur »… c’est clair, si je n’émets rien, mon interlocuteur ne réceptionnera rien ! La communication est donc impossible, fallait y penser !

- Faire la différence entre l’expression d’une opinion « vous êtes un individu énervant » et l’expression d’un sentiment « en ce moment je me sens énervée par ce que vous me dites », vous voyez la nuance ? Dans la négative, je vous suggère de vous inscrire illico à un cours de communication - ça pourrait vous aider !

- Reconnaître une question ouverte d’une question fermée – aaah c’est important… car si on vous demande « quel âge avez-vous ? », il n’est pas nécessaire de livrer une encyclopédie en guise de réponse, non il est d’usage de répondre « j’ai autant d'années ! », il s’agit d’une question fermée qui attend une réponse courte. A la différence de la question ouverte qui attend une réponse plus large, donc à « quels sont vos projets ?» il vous est permis voire même conseillé de vous étendre sur le sujet des heures durant, au risque d'endormir l'interviewer !

- S’en est suivi la reformulation qui n’est autre qu’un déguisement de « je te prends pour un con » ou de « j’ai besoin de me rassurer quant à ma compréhension du sujet abordé » puisque celle-ci consiste à redire en d’autres termes et d’une manière plus concise et plus explicite ce que l’interlocuteur vient d’exprimer. Vient alors le choix multiple de cette reformulation : « si j’ai bien compris… » (reflet) ; « vous souhaitez donc...» (résumé) ; « bref, c’est surtout… » (recentrage) et « autrement dit… » (transformation). C’est bien, je vous sens concentrés sur le sujet !

- Nous avons également appris que la communication est pour 7% de type verbal, pour 55% de type non verbal et pour 38% de type para verbal. Ah, là je sens qu’on décroche… allez hop vous n’y échapperai pas, explications : le verbal ce sont les mots et leurs sens, le non verbal ce sont les gestes et l’attitude et, le para verbal c’est la voix, l’intonation etc. Il est essentiel d'éviter d'émettre des rots, des pets, de mettre le doigt dans le nez et/ou de se curer les dents durant l'interview, ça méritait une mise au point !

- Et pour terminer, Me es Comm. nous a parlé de l’empathie. Parce que c’est important d’être capable de se mettre à la place de l’autre.

Me es Comm. est une sorte d’agitatrice du vide qui prend les gens pour des handicapés du bocal !

In fine, Me es Comm. qui nous parle d’empathie qu’il faut avoir envers nos futurs clients, est elle-même incapable de se mettre à la place de qui que ce soit et, en l’occurrence à la mienne ! Allez je vous le concède c’est toujours le même refrain qui revient : ce sont souvent les cordonniers qui sont les plus mal chaussés !

N’empêche que l’agitatrice en question s’est mis en tête de transformer sa théorie vers la pratique sous forme de jeux de rôle ! Et cerise sur le gâteau, d’ici quelque temps nous serons filmés afin d’apprendre à mieux nous connaître, à mieux repérer les éventuels défauts dont nous sommes dotés, nous pauvres humains imparfaits ! Essayons de voir le côté positif, nous serons des stars, nous serons passés dans le bocal à images… qui sait, peut-être que parmi nous se cache la nouvelle Marion Cotillard !

Depuis le début j’exprime mon refus à participer à ces jeux, mes faiblesses je les connais. La timidité et la difficulté à m’exprimer en groupe en font partie. Mais il paraît qu’il faut de temps en temps savoir prendre des risques, oser s’exposer ! Si elle savait à quel point je déteste m’exposer ! Pourquoi faire ?

Si elle avait su, elle ne se serait pas permis d’appuyer sur le bouton qui active le mode rébellion !

Je re-connais les situations dans lesquelles il vaut mieux ne pas me frotter au risque de me sentir aussi détendue qu’un renard dont la patte serait prise dans un piège à braconniers. Suis pas du genre masochiste. Je n’éprouve pas le besoin et ne vois aucun intérêt à me mettre dans une situation qui ne me convient pas afin d’en connaître un peu plus sur mon cas. Je ne souhaite pas jouer à être quelqu’un d’autre, je ne souhaite pas non plus perdre de ma spontanéité ni tout ce qui fait ce que je suis.

Rappelons que le but de départ était de suivre une formation en comptabilité !

Pour le coup, il semblerait que Me es Comm. ait manqué d'empathie !

Quant au formatage, c'est pas demain que j'y adhérerai ! Et je ne sens toujours pas de laine pousser sur mon dos ! ;)

Comments

[Mu]

Je remarque que tu as pris la peine de résumer fort bien le cours en question (paradoxal) et que tu commentes abondamment. Il est des jeux auquel il faut parfois se prêter ou encore des stratégies (ex: être absente ce jour là) qui mériteraient d'être envisagées si tu trouves vraiment cela insurmontable.
Taper du pied et refuser obstinement, c'est dans la caégorie nn verbal ou para verbal au fait ?
;)

[Vanlô]

... Tu sais comme commercial aussi on doit jouer ces jeux de rôles, faire semblant et le dommage, c'est faire semblant de tout sauf de ce qu'on rencontre en vrai!
Courage... Cousineke!