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30 novembre 2007

P A T H E T I Q U E (suite et FIN !)

Le 6 novembre je répondais à une annonce d’offre d’emploi à la FRW (Fondation Rurale de Wallonie) pour un poste d’agent administratif. Pas de panique c’est pareil que secrétaire ou assistante administrative !
Même si la FRW se présente comme un organisme privé, indépendant et pluraliste, en charge du développement des régions rurales de Wallonie, elle n’en reste pas moins dépendante de la Région Wallonne (RW), donc quelque part de l’Etat et de son esprit étriqué - ben quoi suis réaliste, ça arrive !

10 jours plus tard, la responsable du recrutement m’invitait à passer des tests, ma candidature ayant été retenue. RDV fut fixé le 19/11 – 7 candidats le matin, 7 autres l’après-midi.

L’épreuve du jour se déroulait en 2 parties :

  • Une partie écrite permettant d’évaluer certaines de nos compétences (capacité de rédaction, orthographe, culture générale, etc.) A noter que la question de culture générale consistait à identifier – sur base d’une photo – une dizaine de personnes issue du monde politique, décrire leur fonction et le parti auquel ils appartiennent. En reconnaître au moins 3 !... j'aurais préféré le jeu des erreurs !
    Pour ma part, je n’appelle pas cela une question de culture générale mais bien une question orientée vers un domaine bien précis. La politique ne fait pas partie intégrante de mes centres d'intérêts, c’est donc tout naturellement que je suis allée vers la personne qui nous surveillait - ben oui on en est encore et toujours là, souvenez-vous du pitbull dans mon billet « P A T H E T I Q U E » au mois de septembre - lui faisant part de mon ignorance en ce qui concerne le monde politique et qu’il n’est, dès lors, peut-être pas utile de continuer le test.

    Dans ma tête, il se murmurait des choses telles que « à quoi bon poser ce genre de questions pour ce poste » ou encore « me font rire, les belges ont voté début juin, et on est nulle part, tout ça est à mourir de rire ! »… mais je laissais le murmure seul à son triste sort, ben oui je grandis un peu, j’arrive à la fermer de temps en temps ! Bref, la personne me suggéra de continuer le test, m’assurant que cette question n’était peut-être pas une question éliminatoire. Soit si elle le dit c’est que c’est peut-être vrai… et là ben le murmure s’est fait plus présent, plus vivant… je l’ai alors libéré et autorisé à sortir un « mouais, enfin c’est un peu comme si je postulais pour une fonction de secrétaire médicale sans savoir où se trouve le tibia ! », ça y était je retrouvais ma bonne humeur, le murmure ayant réussi sa mission : me faire rire…

  • Ai donc regagné ma place et ai attendu que les autres aient terminé pour entamer l'autre partie du test qui était une épreuve de groupe permettant de mettre en avant nos capacités relationnelles. Vous passe les détails, on était à bord d’un paquebot en plein milieu de l’océan, on venait de toucher un iceberg, le paquebot coulait et nous avions sauté à bord d’un canot de sauvetage avec 15 objets. A nous d’établir la liste des objets par ordre d’importance à notre survie.  C’était le Titanic version FRW, sans Léonardo ni Kate… qui manquaient terriblement à bord. J'entendais Céline Dion crier au loin "... and my heart will go on and on" !

Le lendemain du naufrage et à ma grande surprise, la responsable du recrutement m’annonça que ma candidature était retenue et que j’étais invitée à passer la 2ème série de tests. Ben quoi, c’est pas n’importe quel poste « agent administratif » faut prouver qu’on est à la hauteur, qu’on en veut ! RDV fixé le 27/11.

L’épreuve du jour se déroula également en 2 parties :

  • Un entretien oral en présence des membres de l’équipe. Cet entretien s’est déroulé normalement, simplement, presque avec sympathie, décontraction et humour (bon là évidemment c’est moi qui tenais la barre !), ce qui n’est pas toujours évident dans les interviews... jusqu’à ce qu’ils me demandent le dernier diplôme obtenu. Il faut savoir que je n’ai pas le fameux diplôme qui permet de faire une entrée triomphale au sein de l’Etat, j’ai nommé : LE diplôme du Secondaire Supérieur !
    Il est vrai que dans mon CV je n’ai pas tendance à étaler mon côté rebelle voire hermétique dans la rubrique « Etudes » et qu’il n’est stipulé que Humanités + 2 ans de publicité dans une école privée. Au final, j’ai obtenu mon diplôme du secondaire inférieur avec un royal je-m’en-foutisme poussé à l’extrême, à l’âge de 17 ans ! Et voilà ce qui allait vite devenir le problème, la bête noire de l’équipe de la FRW, car pour occuper un poste au sein d’un organisme dépendant de la Région Wallonne, il faut IMPERATIVEMENT avoir obtenu ce diplôme – mais comme ils constataient que j’avais les capacités intellectuelles (paraît même que ça ne se voit pas que j'ai pas été à l'école bien longtemps !) pour remplir la fonction, ils allaient tout de même présenter ma candidature à celui qui prend la décision mais qui en fait doit également suivre les directives de la RW.


  • La seconde partie de l’épreuve visait à évaluer mes capacités à utiliser les logiciels informatiques tels que Word, Excel et Powerpoint.

Hier matin, la personne en charge de ce recrutement m’appela – il est vrai pleine de compassion, en même temps si elle s’était mise à rire ça l’aurait pas fait – pour m’annoncer que j’avais réussi tous les tests (aaaaaah) mais que ma candidature avait été rejetée par la RW faute du grand absent : le fameux diplôme (grrrrrrrrrrrrrrrrrr) !

Désolée elle l’était ou elle en avait l’air mais elle devait suivre la consigne et le budget exigés par la RW. A savoir que pour un diplômé (humanités j’entends toujours) – quel que soit son âge et son expérience, la RW offre royalement 1 500,00 € BRUTS par mois… ce qui correspond à 1 142,00 NETS par mois. Voici pour ce qui est du budget, la consigne on connaît la chanson, c’est le diplôme !

J’ai 42 ans, je trimbale derrière moi 13 années d’expérience dans un poste d’assistante administrative dans le domaine du recrutement et 3 années de commerciale indépendante dans le secteur de la décoration. Ce que je vends en me présentant à un entretien n’est pas ce que je n’ai pas obtenu il y a 24 ans… mais bel et bien mes 15 années d’expérience dans la vie active !

Au fait mais j’y pense, je touche des allocations de chômage depuis avril 2007… et devinez qui me paye ? Vous ne voyez pas ? Eh bien je vous le dit tout de go : l’Etat ! Etrange stratégie !

Ceci clôture donc le mois de novembre et ferme définitivement le chapitre "je cherche un emploi peu importe le secteur" en fait surtout pas à l’ETAT !

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